Stéphane Paquette
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Portraits

Biographie

à la une du journal le Devoir), Théâtre des deux Mondes, Montréal

  • 2001
  • En attendant papa, Théâtre des deux Mondes, Montréal
  • 1989
  • Exposition de fin d'année peinture à l'huile, Centre culture de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe
  • Média

    Une du journal Le Devoir, Mardi, 19 février 2002

    Le théâtre et la violence faite aux enfants

    La «vraie vie»,
    le «vrai monde»,
    les «vraies affaires»

    Le théâtre Les deux mondes
    donne quatre représentations «spéciales»
    de
    L'Histoire de l'oie à l'UQAM

     

    MICHEL BÉLAIR
    LE DEVOIR

    Quatre de plus. Quatre représentations «spéciales» de L'Histoire de l'oie de Michel Marc Bouchard, ce classique du théâtre jeunesse qui parle de violence faite aux enfants. «Spéciales», parce que ça se passe à la salle Marie-Guérin-Lajoie de L'UQAM à l'occasion de Sculpture vivantes, un événement multidisciplinaire regroupant des intervenants de douze quartiers dits «défavorisés» de Montréal... et le public, bien sûr. Chaque soir, cela fait plus de 600 spectateurs-citoyens impliqués -- dont 200 provenant des quartiers visités --, réunis autour d'une réflexion sociale sur le thème de la violence faites aux enfants. C'est ce qu'on appelle du théâtre branché sur la «vraie vie». Sur le «vrai monde» aussi, celui des communautés culturelles et des secteurs défavorisés. Et sur les «vraies affaires».
        Monique Rioux, du théâtre Les deux mondes, est au coeur de ce projet où le théâtre, l'animation sociale, le chant choral et les arts visuel s'associent pour dénoncer le silence entourant le phénomène de la violence tournée contre les enfants. «Elle prend plusieurs formes, cette violence, dit Monique Rioux. On s'en rendra compte avec les petites histoires racontées dans Sculptures vivantes, que les spectateurs verront en entrant dans le hall de la salle Marie-Guérin-Lajoie.»
        Ce travail est en fait le résultat d'une série d'ateliers sur le thème de la violence tenus un peu partout à Montréal dans douze quartiers dits défavorisés, d'Hochelaga-Maisonneuve à Pointe Saint-Charles en passant par Villeray, Rosemont et la Petite-Bourgogne. Dirigés par Monique Rioux, des enfants, des adolescents et des adultes y ont créé ensembles des scènes mimées illustrant ces histoire: l'animatrice les a aidés à structurer tout cela pendant qu'eux choisissaient leur(s) rôle(s). Seuls accessoires permis: du tissus, un bâton ou une corde.
        «Il s'agit essentiellement des tableaux animés, reprend Monique Rioux. Il y en a 18 dont 12 en fait qui mettent en scène des cas malheureusement trop vrais dénoncés par l'organisme Libérez les enfants: on y parle de l'exploitation économique des enfant par le travail dans les mines, dans les champs et dans le susines du tiers-monde où on leur fait fabriquer des tapis pour des salaire de famine.» Rappelons que les organisme qui travaillent dans ce secteur estiment que plusieurs nations contreviennent à la Convention des Nations unies relative aux droits l'enfant. Près de 300 millions d'entre eux (!) vivraient ainsi dans des conditions ne rappelant rien de moins que l'esclavage.
         Quant aux six autres tableaux de Sculptures vivantes, ils font plus référence à L'Histoire de l'oie, ce conte pour enfants humiliés, et au fait que l epetit Maurice réussit à survivre, dans la pièce, grâce à la relation qu'il établit avec son oie; on y rencontrera des animaux presque mythiques venant sortir des enfants de situations insoutenables. Les spectateurs assistant aux représentation «spéciales» de l'UQAM verront aussi des masques et une série de douze grandes (4' X 8') fresques peintes réalisées par des artistes et des participants aux ateliers supervisés par Solange Courval et Yolaine Lefebvre; elles aussi décrivent des animaux mythiques tirant des enfants d'un mauvais pas. Dans la salle Marie-Guérin-Lajoie, elle serviront de toile de fond aux scènes mimées de Sculptures vivantes.

    «Théâtre impliqué»
        Au théâtre Les deux mondes, ce travail d'animation n'est pas nouveau puisqu'il caractérise la compagnie depuis sa fondation en 1973 -- sous le nom de La Marmaille. Monique Rioux, qui s'occupe particulièrement de ce secteur dans l'organigramme des Deux mondes, a déjà donné des ateliers un peu partout sur la planète (en Russie, elle a même travaillé avec une troupe de danseurs sourds-muets!).
        C'est elle qui a développé ce concept original faisant appel aux arts visuels et au chant choral en plus d'impliquer directement les gens du milieu en les faisant se pencher sur des questions cruciales et trop souvent omniprésentes. Elle en avait imaginé la formule lors d'une tournée de onze villes dans les territoire inuit en 1980 ave cun spectacle intitulé On n'est pas des enfants d'école. Mais c'est avec Leitmotiv, une autre production des Deux mondes, qu'elle en a trouvé la forme actuelle en greffant au spectacle une exposition de lettres provenant de Sarajevo assiégée. Elle développe présentement une nouvelle série d'atelier autour du plus récent spectacle de la compagnie, Mémoire vive. Et elle prépare «quelque chose de spécial» avec le dramaturge Louis-Dominique Lavigne pour le prochain Festival de théâtre des Amériques en 2003.
        Depuis 1996, la compagnie est installée dans le quartier Villeray et anime tout une série d'événement en collaboration avec les écoles et les organismes de la communauté. Ce qui n'a pas empêché Les deux mondes de donner, au cours de ses 28 années d'existence, plus de 3000 représentations de ses productions dans plus de 200 villes de 27 pays, sur tous les continents.


    L'HISTOIRE DE L'OIE
    De Michel Marc Bouchard. mise en scène: Daniel Meilleur. Avec Yves Dagenais et Alain Fournier. Une production du théâtre Les deux mondes présentée ce soir, demain et les 22 et 23 février à la salle Marie-Guérin-Lajoie de l'UQAM, dès 19h30.


    LES DEUX MONDES
    L'artiste Stéphane Paquette au cours de la création d'un tableau intitulé «Le rêve des cueilleurs de jasmin d'être libérés par la chamelle de Mahomet».

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